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Toutes les crises convulsives ne sont pas des crises d’épilepsie

Très souvent, lorsque l’on cherche des informations ou lorsqu’un bilan est transmis on entend «il s’est mis à trembler de partout» ou «il a fait une crise d’épilepsie»… alors qu’il s’agissait en réalité de convulsions. Car oui, si l’épilepsie est la cause la plus fréquente de convulsions, c’est une pathologie bien distincte de toutes les autres causes et faire l’amalgame entre convulsions et épilepsie réduirait drastiquement notre champ de vision lors de notre raisonnement clinique.

Plusieurs causes pourraient être à l’origine d’une crise convulsive :

  • Idiopathique (d’origine inconnue) : Les crises paraissent isolées et ne sont pas accompagnées de lésions cérébrales. La cause n’est généralement pas identifiée mais une origine génétique est suspectée.
  • Lésionnelle : l'évolution des tumeurs cérébrales, lors ou après un accident vasculaire cérébral (A.V.C.), en présence d'une malformation vasculaire… Mais aussi lors d’un traumatisme crânien en raison de la contusion du cerveau lorsqu’elles apparaissent tôt après le traumatisme ou en raison de lésion séquellaires au niveau du cerveau lorsqu’elles apparaissent tardivement.
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  • Métabolique : hypoglycémie, hypocalcémie, hyponatrémie…
  • Toxique : intoxication (cocaïne, amphétamines, intoxication aigue au monoxyde de carbone…), prise d’un médicaments épileptogènes.
  • Fébriles : La fièvre génère très souvent des convulsions fébriles. Elles sont fréquemment rencontrées chez l’enfant de moins d’un an.
  • Complication médicale : L’encéphalite ou la méningite, la sclérose tubéreuse de Bourneville (maladie héréditaire touchant la peau et le système nerveux) ou un lupus érythémateux peuvent causer des crises convulsives. Chez les nourrissons certains syndromes sont à l’origine de crises d’épilepsie comme le syndrome de Werst ou de Dravet  par exemple.
  • Enfin, l'épilepsie avec crises généralisées est une pathologie à part entière. Elle est favorisée par l'absorption importante d'alcool, le manque de sommeil, un réveil provoqué et la lumière.

L’épilepsie est une affectation neurologique chronique, qui se manifeste par la survenue de manière plus ou moins fréquente de crises. Les crises peuvent se manifester de différentes façons, par de différentes formes. Lors des crises d’épilepsie, les neurones deviennent hyperexcitables : c’est-à-dire qu’une seule stimulation entraine non pas un potentiel d’action mais une succession, un train de potentiels d’action répétitifs sans période de repos. Les neurones hyperexcitables forment le foyer épileptique. On distingue les crises d’épilepsie partielles ou focales qui ont pour origine une région cérébrale très délimitée, des crises généralisées conséquences de train de potentiels d’action étendus à l’ensemble du cerveau1.

En réalité, il n’existe pas une pathologie clairement définie appelée «épilepsie», mais plusieurs formes variables de crises avec des symptômes que l’on pourrait qualifiés d’épileptogènes.

De plus, il est important de dissocier les différentes formes de crises convulsives, quelles que soient leur cause, car elles ne sont pas toutes similaires :

  • Les crises focales : Le raidissement ne concerne qu’une partie du corps. Les doigts commencent à se crisper, et une sensation de fourmillement peut se propager à la main voir au bras. Si la crise touche une région corticale sensitive, auditive ou visuelle, des troubles du langage, des troubles émotionnels ou des troubles végétatifs peuvent apparaitre.
  • Les crises généralisées : Les crises généralisées se manifestent principalement par un trouble de la conscience, voire un coma temporaire. L’hypertonie (contraction violente et généralisée des muscles), les clonies (contractions musculaires violentes) sont fréquentes, parfois même combinées : on parle alors de crise tonicocloniques.

Après la crise, un relâchement musculaire intense, appelé «phase postcritique» ou « grand mal», se produit pendant laquelle la victime est dans un état comateux et ronfle. Le relâchement musculaire et sphinctérien occasionne fréquemment une perte d’urine et/ou de selles. Ce signe clinique est lui fréquemment recherché.

La prise en charge consiste essentiellement à protéger la victime de la chute et d’éventuels traumatismes secondaires en limitant les chocs directs avec l’environnement. Après la crise, une mise en position latérale de sécurité permet le maintien des voies aériennes libres, le temps de l’intervention des secours si nécessaires. Un contrôle de la glycémie capillaire et de la lactatémie sera ensuite à effectuer.

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 Toutes les crises convulsives ne sont pas des crises d’épilepsie

 Il existe de nombreuses causes de crises convulsives qu’il faut rechercher

 L’épilepsie est une pathologie particulière

 Une crise convulsive peut comporter plusieures étapes

Sources de l'article :
1 : https://institutducerveau-icm.org

2 : https://www.inserm.fr

 

Sources image :
https://slideplayer.fr

Date de dernière mise à jour : 15/03/2024

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