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Le S.A.E.D. et le S.C.A.R. sont des outils de communication

En médecine d’urgence, comme dans beaucoup de domaines, la communication est un facteur essentiel dans la réussite des actions menées. Si elle constitue un art à part entière, avec ses freins, ses limites, ses problématiques propres à chacun, elle doit cependant rester optimale et efficace pour ne pas altérer la prise en charge du malade. Côté situationnel, le degré d’urgence, le stress des équipes (prise en charge pédiatrique, complexe, à impact médiatique fort…) peut également péjorer la communication entre les différents intervenants…

Du fait de son impact majeur dans les prises en charge, la communication est régulièrement travaillée en séquence de formation/simulation. Médicaments : nom (D.C.I. ou nom familier ?), dosages (bolus, totaux…) ou la fonction de leader dans la réanimation. Les défauts de communication, sont d’ailleurs les principales causes d’évènements indésirables en milieu de soins.

La communication, c’est aussi ce qui relie les membres de l’équipe entre eux dans les prises en charges des malades. Si elle doit rester courtoise et respectueuse en toutes circonstances, elle doit tenir compte de plusieurs paramètres : «Les différences de personnalité, de culture, de comportement (facteurs humains), mais également les variations inter métiers ou inter spécialités constituent des barrières à la communication entre les professionnels1»... Elle devient indispensable lors des régulations médicales ou des transmissions de relais de prise en charge…

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De manière à pouvoir communiquer de manière structurée, rapide et complète, plusieurs outils de communication existent, comme le S.A.E.D. S.A.E.D., c’est l’acronyme de Situation, Antécédents, Evolution et Demande. L’objectif de cet outil de communication standardisé, c’est de structurer rapidement son information et gagner en efficacité, tout en limitant le risque d’erreur. C’est l’adaptation du S.B.A.R. (Situation, Background, Assessment, Recommendation) Anglo-Saxon. L’outil est autant utilisable à l’oral qu’à l’écrit.

Venu des Etats-Unis en 2003, le S.A.E.D. est le fruit d’une réflexion issue de l’aviation, recommandant l’utilisation d’un outil standardisé à des fins de communication dans le but de réduire le risque d’erreur. Des études ont même été menées pour évaluer le bénéfice de l’utilisation de cette méthode. De plus, son utilisation s’est étendue pour devenir un moyen de communication universel :

Comment procéder ?

  • S – Situation : Permet d’introduire et de décrire la situation.
    • Qui je suis ? : Décrire succinctement qui vous êtes et votre fonction auprès du malade.
    • Ou je suis ? A quelle adresse êtes-vous ? Sur quelle intervention ? Dans quel service de soins ?
    • Pourquoi j’appelle ? Décrire la situation succinctement
    • Décrire le tableau clinique : Douleur, plaie, déformation…
    • Décrire le tableau hémodynamique : Fréquences respiratoire et cardiaque, saturation, tension, douleur…
  • A – Antécédents : Permets de reprendre les antécédents médicaux, chirurgicaux et familiaux du patient.
    • Reprise des antécédents (Maladie, Traitement en cours, Hospitalisation, Allergies…)
    • Date et motif de l’hospitalisation
    • Les derniers éléments cliniques importants : résultats d’imagerie ou résultats de biologie récents.
  • E – Evolution : Permet de décrire l’ensemble des actions qui ont déjà été mises en place et l’évolution récente de la situation. «Donne la tendance».
    • Enoncer une hypothèse diagnostique
    • Enumérer les actions/gestes entrepris et les résultats en relation avec l’acte
  • D – Demande : Permet de finir l’échange par la formulation d’une demande. (Qu’attendez-vous de votre interlocuteur ?)
    • Un relais de prise en charge ?
    • Une demande de consultation ? D’avis spécialisé ?
    • Une prescription médicale ? Un soin ?

Il existe d’autres outils de communication, comme le S.C.A.R. – Outil alternatif qui reprend lui aussi les principales informations. Contrairement au S.A.E.D. qui consiste à solliciter une aide (ou un moyen), le S.C.A.R. est d’avantage utilisé pour transmettre un bilan (et donc faciliter la représentation du cas et l’état de santé de la victime). Si une première version du S.C.A.R. mettait en lumière l’appréciation et la recommandation demandée, une dérive de travail tant à voir les actions et les résultats présentés dans les dernières parties.

  • S – Situation : Identique au S.A.E.D.
  • C – Contexte :  Reprend les principaux points des antécédents en y ajoutant les informations du contexte (cinétique, cinématique…). Quelles sont les informations qui peuvent influencer la situation ?
  • A – Appréciation > actions : Quel est votre ressenti sur la situation ? Quelles actions/quels gestes ont été mis en œuvre ?
  • R – Recommandation > Résultats : Quels sont les résultats obtenus des actions mises en œuvre ?

Quel que soit l’outil utilisé, le principal est de pouvoir réaliser un bilan structuré. Systématiser son mode de communication, c’est standardiser son fonctionnement et limiter le risque d’erreurs. Comme toute chose à mettre en place (rappelons-nous la première fois qu’il a fallu raisonner en A.B.C.D.E.), cela demande parfois un peu de gymnastique intellectuelle, mais les bénéfices pour le patient ne sont plus à démontrer…

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Sources  de l'article 
1 :
https://www.has-sante.fr

2 : https://www.prevention-medicale.org

3 :
https://epione-simusante.fr 
4 :
https://www.has-sante.fr/?id=c_1777725

Source image :

https://kannerklinik.chl.lu

Date de dernière mise à jour : 01/08/2023

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