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Trouble neuro = Dextro !

Avant d’appeler le neuro, pense à ton dextro ! 

Généralités

La ressource énergétique principale du cerveau est le glucose. Cela rend donc son fonctionnement très dépendant de cette substance.

L’hyperglycémie n’induit que peu de retentissement cérébral immédiat et aucun symptôme neurologique aigu. Elle ne sera donc pas développée ici. Celle-ci n’est réellement inquiétante qu’en cas de traumatisme crânien grave et doit être strictement contrôlée de la même manière que les autres ACSOS
Les troubles neurologiques aigus n’apparaissent que lors d’hypoglycémie (glycémie < 0,7g/L). Toutefois, chez un patient non diabétique et sans prise de toxique, l’hypoglycémie symptomatique est exceptionnelle.

Pour lutter contre l’hypoglycémie, différents mécanismes vont se mettre en place successivement :
Une hypoglycémie aiguë entraîne un pic de sécrétion de glucagon (pancréas) et d'adrénaline (médullosurrénale), qui sont les principales hormones hyperglycémiantes. Les taux de cortisol et d'hormone de croissance s'élèvent également et jouent un rôle important dans la compensation d'une hypoglycémie prolongée. Le seuil de déclenchement de la sécrétion de ces hormones est habituellement plus élevé que celui où apparaissent les symptômes hypoglycémiques.

Lorsque ces mécanismes sont dépassés, une hypoglycémie aura des répercussions cérébrales proportionnelles à la profondeur de celle-ci : Sous 0,6g/L (3,3mmol/L), l’activation du système nerveux végétatif provoque un syndrome adrénergique (description ci-dessous). En cas d’absence de resucrage, lorsque la glycémie est inférieure à 0,5g/L (2,8mmol/L), la souffrance du système nerveux central se traduit par un syndrome neuroglucopénique.



Syndrome Glycémie / Symptômes
Syndrome adrénergique
(0,6 - 0,5 g/L)
  • Sueurs, tremblements
  • Pâleur, tachycardie, palpitations
  • Anxiété, irritabilité, sensation de chaleur
Syndrome neuroglucopénique
(<0,5 g/L)
  • Fatigue, troubles de la concentration, trouble de l’élocution
  • Troubles moteurs : troubles de la coordination, diplopie, paralysie faciale
  • Troubles sensitifs : paresthésies péribuccales, paresthésies des membres
  • Troubles visuels
  • Confusion
  • Convulsions
Coma hypoglycémique
(<0,3 g/L)
  • Début brutal : coma agité, plus ou moins profond
  • Signes d’atteinte pyramidaux : Babinski bilatéral
  • Hypothermie
  • Décès possible

Un diagnostic pas si facile, mais particulièrement gratifiant

L’expression clinique de l’hypoglycémie est aussi variée que propre à chaque patient, même s’ils sont toutefois généralement similaires d’un épisode à l’autre chez un même patient. Cela peut rendre son diagnostic difficile.  Lors d’une hypoglycémie, les neurones préférentiellement les plus touchés sont ceux du noyau caudé, de l’hippocampe et des couches superficielles du cortex cérébral, ce qui explique les principaux symptômes retrouvés.

L’hypoglycémie est qualifiée de sévère, avec ou sans signes neurologiques graves, si l’intervention d’une tierce personne est nécessaire soit pour permettre l’ingestion de glucose, soit l’administration de glucagon ou de soluté glucosé. Dans la littérature consacrée au contrôle glycémique en réanimation, l’hypoglycémie est, arbitrairement, considérée comme sévère pour un seuil inférieur à 0,4g/L.

Ces signes sont totalement réversibles dès le resucrage. Le patient hypoglycémique correctement resucré ne gardera le plus souvent aucune séquelle (sauf en cas d’hypoglycémie sévère prolongée).

Voilà pourquoi tout patient présentant un trouble neurologique aigu doit bénéficier d’une glycémie capillaire afin d’éliminer en premier lieu une hypoglycémie facilement et rapidement réversible, avant l’évocation de tout autre diagnostic.

Illustration médicale de l'article

LES POINTS CLÉS

L’hypoglycémie est la cause de trouble neurologique la plus facilement réversible : toujours vérifier la glycémie en cas de symptômes neurologiques aigus.
Des signes adrénergiques précèdent souvent les symptômes neuroglucopéniques graves, facilitant le diagnostic.
Un resucrage rapide corrige les symptômes hypoglycémiques sans séquelles, sauf en cas d’hypoglycémie sévère prolongée.

Sources de l'article

LE CERVEAU, UN ORGANE GLUCO-DEPENDANT – Effets délétères de l’hypoglycémie et de l’hyperglycémie, RP RADERMECKER – JC PHILIPS – BJ JANDRAIN – N PAQUOT – PJ LEFEBVRE – AJ SCHEEN, Rev Med Liège 2008 ; 63 ; 5-6 ; 208-286 https://orbi.uliege.be/bitstream/2268/4211/1/20080506_09.pdf

LES CONSEQUENCES DE L’HYPOGLYCEMIE, JC LACHERADE, Mise au point ELSEVIER MASSON, 07 mai 2008

https://www.srlf.org/wp-content/uploads/2015/11/0807-Reanimation-Vol17-N5-p437_441.pdf

https://www.sfendocrino.org/item-240-hypoglycemie-chez-ladulte-et-lenfant/

https://www.conf-plus.com/sites/default/files/2266206_618.pdf

Cryer PE. Symptoms of hypoglycemia, thresholds for their occurrence, and hypoglycemia unawareness. Endocrinol Metab Clin North Am 1999;28(3):495-vi. doi:10.1016/s0889-8529(05)70084-0

https://www.srlf.org/wp-content/uploads/2015/11/0807-Reanimation-Vol17-N5-p437_441.pdf

Source de l'image

http://nadquinn3.eklablog.com

Date de dernière mise à jour : 12/06/2025

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