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Les différentes formes de diabète

Dire d'un patient qu'il est "diabétique" est imprécis

Généralité

Le diabète est une maladie chronique caractérisée par une hyperglycémie persistante qui, si elle n'est pas contrôlée, peut entraîner de nombreuses complications. Il en existe plusieurs types, classés en fonction de leurs mécanismes physiopathologiques. Même si la conséquence finale (hyperglycémie) et le nom (diabète) sont communs, chaque type est une pathologie à part entière dont la physiopathologie, les complications et le traitement sont différents.

Diabète de type 1

Le diabète de type 1 (ou anciennement diabète insulino-dépendant) représente environ 6 % des cas de diabète et se manifeste souvent durant l’enfance ou l’adolescence. Cette forme de diabète est due à une destruction auto-immune des cellules β des îlots de Langerhans du pancréas, qui produisent l’insuline. Bien que les causes soient multifactorielles, une prédisposition génétique et des facteurs environnementaux, notamment certaines infections virales (virus Coxsackie, rubéole, cytomégalovirus, Epstein-Barr), sont associés à un risque accru de développer le diabète de type 1. Cette pathologie se caractérise par une absence de production d’insuline conduisant à une hyperglycémie. Le traitement consiste donc en des injections d’insuline par diverses voies : sous-cutanée (par stylos injecteurs ou pompes à insuline) ou intra veineuse par pompe à insuline (autoloop ou pancréas artificiel).

Le patient diabétique de type 1 présente un risque important d’hypoglycémie en cas par surdosage d’insuline lors d’une mauvaise prise de son traitement insulinique (Trouble neuro = dextro).
  En revanche, contrairement à une idée largement véhiculée, le patient diabétique de type 1 non traité (ou qui ne prend pas son traitement) a un risque plus faible d’hypoglycémie que la population générale, en raison de l’absence d’insuline circulante.

Diabète de type 2

Le diabète de type 2 (anciennement diabète non insulino-dépendant) représente environ 92 % des cas de diabète et résulte d'une résistance des tissus périphériques (foie, muscles et tissu adipeux) à l'insuline, accompagnée d'une sécrétion d'insuline inadéquate. Cette résistance hépatique augmente la néoglucogenèse, entraînant une production excessive de glucose et donc une hyperglycémie. Au début de la maladie, les taux d’insuline sont souvent élevés, mais finissent par diminuer en raison de l'épuisement progressif des cellules β pancréatiques, ce qui conduit alors à une hyperglycémie. Le diabète de type 2 se manifeste généralement à l’âge adulte, mais on l’observe de plus en plus chez les enfants en raison de l'augmentation de l’obésité infantile. Bien qu'il soit souvent lié à des facteurs de mode de vie, des prédispositions génétiques non encore pleinement élucidées y contribuent également.

La prise en charge initiale repose toujours sur les règles d’hygiène diététiques associées à l’activité physique et parfois sur les antidiabétiques oraux (comme la Metformine) pour améliorer la sensibilité à l’insuline. 

Au fil du temps, en raison de l’épuisement des cellules β, une insulinothérapie sous-cutanée devient parfois nécessaire pour contrôler la glycémie. Dans ce cas, on parle alors de diabète de type 2 insulino-requérant.
Ce n'est pas un changement de type, mais d’une évolution thérapeutique fréquente. 

Contrairement au diabète de type 1 traité par insuline, les hypoglycémies sont très rares en dehors de la prise volontaire d’hypoglycémiants.

Le diabète combiné

Les patients qui ont un diabète de type 1 depuis plusieurs années peuvent développer des caractéristiques du diabète de type 2. Cela peut être dû à des facteurs tels que l’obésité, le mode de vie (alimentation riche en sucres et en graisses, ou un manque d'exercice), le vieillissement (en vieillissant, les personnes atteintes de diabète de type 1 peuvent développer des mécanismes similaires à ceux du diabète de type 2, en raison de la dégradation progressive de la fonction des cellules β restantes).

Dans de tels cas, une personne peut présenter à la fois une insulinopénie (manque d'insuline) caractéristique du diabète de type 1 et une résistance à l'insuline qui est typique du diabète de type 2.

Autres types de diabète ou diabète secondaire

Les autres diabètes regroupent les diabètes induits par divers facteurs : anomalies génétiques affectant la fonction des cellules β, mutations dans l’action de l’insuline ou l’ADN mitochondrial, maladies pancréatiques (mucoviscidose, pancréatite chronique, hémochromatose, pancréatectomie), endocrinopathies (syndrome de Cushing), exposition à certaines toxines  et effets secondaires de traitements (glucocorticoïdes, bêtabloquants, inhibiteurs de protéase, antipsychotiques...).

Diabète gestationnel

Le diabète gestationnel est le diabète induit par la plus belle «affection» qui soit  :  la grossesse. Il résulte d’une résistance accrue à l’insuline pendant la grossesse, un état physiologique visant à assurer un apport en glucose optimal pour le fœtus. Cependant, certaines femmes présentent une intolérance au glucose plus prononcée, entraînant une hyperglycémie. 

Ce type de diabète touche environ 5 % des femmes enceintes et survient généralement chez celles présentant des facteurs de risque tels que l'obésité ou un antécédent d’hyperinsulinisme. Le diabète gestationnel est associé à des risques accrus pour la mère et le fœtus, notamment une macrosomie fœtale (gros bébé), un risque de pré-éclampsie, et des complications néonatales comme l’hypoglycémie et la détresse respiratoire. Il majore aussi le risque maternel de diabète de type 2.

La détection de ce diabète se fait vers la 28e semaine d’aménorrhée par le test d’hyperglycémie provoqué (HGPO). La réalisation de ce test dépend de la présence ou non de facteurs de risque chez la mère.

Le traitement initial du diabète gestationnel repose sur des mesures diététiques, avec une surveillance étroite de la glycémie avant et après les repas. Si la glycémie n’est pas contrôlée par ces mesures, un traitement par insuline est instauré. 

Une surveillance continue est nécessaire afin de limiter les risques de macrosomie , de dystocie des épaules et de complications périnatales. Notons qu’un diabète gestationnel bien contrôlé réduit ces risques, mais n'exclut pas totalement la possibilité de macrosomie.

Illustration médicale de l'article

LES POINTS CLÉS

Le diabète est une maladie complexe aux multiples types, chacun avec des causes, complications et traitements spécifiques.
L’hypoglycémie est extrêmement rare chez un diabétique non traité par insuline, et même moindre que dans la population générale.
Le diabète de type 1 nécessite une insulinothérapie, tandis que le type 2 débute par des interventions sur le mode de vie et des médicaments oraux.
Le diabète gestationnel, apparaissant durant la grossesse, nécessite une surveillance étroite pour limiter les risques pour la mère et le fœtus.

Sources de l'article

https://archives.uness.fr/sites/campus-unf3s-2014/endocrinologie/enseignement/item233b/site/html/cours.pdf

https://www.sfendocrino.org/diabete-de-type-2/

https://www.sfendocrino.org/diabete-de-type-1/

Source de l'image

Banque d'image du Scope

Date de dernière mise à jour : 11/06/2025

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