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Les A.C.S.O.S. 

 


Pas besoin d’être un cerveau pour en sauver un !

 

 

 

La compréhension des Agressions Cérébrales Secondaires d'Origine Systémique (A.C.S.O.S.) nécessite une solide connaissance de l'anatomie et de la physiologie cérébrale. Ces agressions résultent d'une combinaison de facteurs traumatiques, neurologiques et métaboliques, qui altèrent l'équilibre physiologique du cerveau.

 

Le cerveau est constitué principalement de neurones, qui nécessitent un apport constant en oxygène et en glucose (Trouble neuro = Dextro !) pour fonctionner de manière optimale. Cette alimentation en oxygène et en glucose est assurée par un apport sanguin continu, qui doit pouvoir s'ajuster en fonction des besoins métaboliques. Lorsqu'une agression, qu'elle soit traumatique (choc direct) ou non traumatique (comme un A.V.C.) apparaît, , des modifications physiopathologiques surviennent dans la boîte crânienne. 

 

Ces agresseurs peuvent augmenter la pression intracrânienne, car la cavité crânienne, bien qu’ayant un volume fixe, contient trois composants : le parenchyme cérébral, le sang et le liquide céphalorachidien (L.C.R.). Lorsque de nouveaux volumes (hématome, œdème cérébral, tumeur) s'ajoutent, la pression intracrânienne augmente. Cette élévation peut provoquer des déplacements du tissu cérébral, souvent en direction du foramen magnum, entraînant des risques vitaux (comme un  engagement cérébral). 

 

Les agressions cérébrales secondaires peuvent provenir de facteurs systémiques (extra-neurologiques) et doivent être prises en compte lors de la gestion du patient pour limiter leurs effets délétères. Parmi ces facteurs, on distingue sept agressions principales, appelées A.C.S.O.S., qui interagissent entre elles par des relations de cause à effet. Leur gestion est donc interdépendante, nécessitant une prise en charge préhospitalière visant à limiter les conséquences immédiates, suivie d'une prise en charge spécialisée en milieu hospitalier pour un traitement plus ciblé.

 

Les principales agressions et leur gestion peuvent être résumées comme suit :

Problématique

 Danger

Objectif

 Actions possibles

L’hypotension artérielle

Une pression artérielle systolique insuffisante (< 90 mmHg) peut engendrer de l’ischémie cérébrale

Préhospitalier : P.A.S. > 110 mmHg
En réanimation : Pression de perfusion cérébrale entre 60 et 70 mmHg

Amines vasoactives et remplissage vasculaire
Cathéter artériel dès que possible.

 L’hypoxie

PaO2 < 60 mmHg

SpO2 > 90 % ou PaO2 > 60 mmHg

Oxygène (aux lunettes ou au masque) devant tout cas de T.C.
Intubation orotrachéale dès que nécessaire

Ventilation mécanique et gazométrie pluriquotidienne

Monitorage de l’oxygénation cérébrale (SvjO2 et Pti02)

L’hypocapnie et hypercapnie

PaCO2 < 30 mmHg

PaCO2 35-40 mmHg
Et EtCO2 à 30 – 35 mmHg

Intubation orotrachéale dès que nécessaire – Contrôle EtCO2
Ventilation mécanique et gazométrie pluriquotidienne

L’anémie

Hb < 9 g/dL

Hb > 10 g/dL

Stopper toute hémorragie extra-crânienne
Contrôle régulier du taux d’hémoglobine +/- Numération Formule Sanguine

Transfusion de C.G.R. si besoin

L’hypoglycémie et hyperglycémie

 Hypoglycémie < 4,5 mmol/L ou 0,80 g/L

Glycémie comprise entre 6 et 10 mmol/L ou 1,10 et 1,80 g/L

Glycémie capillaire et ionogrammes sanguins réguliers

L’hyponatrémie

Variation rapide et importante de la natrémie

Natrémie entre 135 et 145 mmol/L

Eviter les solutions hyperosmolaires
Ionogrammes sanguins réguliers

L’hyperthermie

Température > 38,4 °C

Température centrale entre 35 et 37°C

Lutte contre les hyperthermies :
Paracétamol si besoin +/- antibiothérapie

Refroidissement externe

Surveillance de la température centrale

 

En conclusion, la gestion des A.C.S.O.S. repose sur une approche rigoureuse et coordonnée, qui inclut la prise en charge des facteurs systémiques et leur impact sur la physiologie cérébrale. Les traitements doivent être adaptés à chaque situation clinique, avec une attention particulière aux ajustements des paramètres vitaux (pression artérielle, oxygénation, ventilation, température, etc.) pour limiter les lésions secondaires et optimiser le pronostic neurologique.

Pour plus d'informations, vous pouvez consulter les bulletins sur les A.C.S.O.S. Partie 1 et Partie 2

Lorsque le crâne subit un second traumatisme avant qu'il ne soit complètement rétablit, il existe un risque de syndrome de second impact.

 

 

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Les points clés

 Les A.C.S.O.S. résultent d'une combinaison de facteurs traumatiques, neurologiques et métaboliques qui affectent la physiologie cérébrale et nécessitent une gestion coordonnée.

 La gestion des A.C.S.O.S. doit inclure une surveillance et un traitement rigoureux des paramètres vitaux pour minimiser les lésions secondaires et améliorer le pronostic neurologique

L'augmentation de la pression intracrânienne, due à des volumes additionnels, peut entraîner des déplacements cérébraux et des risques vitaux tels que l'engagement cérébral

 

 

 

 

 

Les sources de l’article : 
https://www.srlf.org/article-revue/prevention-acsos-concepts-physiologiques-mise-pratique-infirmiere
https://www.srlf.org/wp-content/uploads/2015/11/20130116_18-ESSI-M_Oddo-PeCduTraumatismeCranienCerebralGrave.pdf

 

 

Les sources de l'image :
Dr BURNOL Laëtitia / FAVEYRIAL Angélique : Agression Cérébrales Secondaires d’Origine Systémique (2017 – C.H.U. de Saint Etienne)
Norman E McSwain et al. : P.H.T.L.S. – 4e édition (N.A.E.M.T. – Ed. MASSON)

Date de dernière mise à jour : 05/11/2025

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