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L'indice de choc

 

 

Une estimation de la gravité à portée de doigt...

 

 

 

Un adulte masculin possède une quantité approximative de 5 à 6 litres de sang, tandis qu'une femme en contient entre 4 et 5 litres. La quantité de sang est proportionnelle au gabarit corporel, avec une moyenne de 70 ml/kg de poids corporel. Sur cette base approximative, un nourrisson possède environ 250 ml de sang, tandis qu'un homme pesant 100 kg a un volume sanguin de 7,5 litres. Chez la femme enceinte, le volume sanguin augmente de 20 % pour se préparer aux pertes sanguines potentielles liées à l’accouchement.


Dans un contexte de saignement hémorragique, particulièrement dans une situation traumatique, plusieurs facteurs peuvent aggraver l'hémorragie, ce qui correspond au principe du diamant létal, à savoir l’hypothermie, la coagulopathie, l’acidose et l’hypocalcémie.

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D'un point de vue clinique, deux paramètres vitaux doivent être surveillés : la fréquence cardiaque et la pression artérielle. 

La tachycardie indique une hypoperfusion des tissus, ce qui entraîne une accélération du rythme cardiaque pour compenser la diminution du volume sanguin. 

La pression artérielle peut être estimée par une prise de pouls. La baisse de la pression artérielle est due à la diminution du volume circulant. Cependant, les individus jeunes présentent des mécanismes d'adaptation plus efficaces pour compenser les effets de l’hémorragie. Ces phénomènes compensatoires rendent difficile le dépistage d’une hémorragie sur la simple combinaison isolée des deux facteurs : tachycardie et hypotension.

Dans un contexte de traumatisme, l’hypovolémie n’est pas la seule cause possible d’une tachycardie, le stress ou la douleur peuvent également entraîner une accélération du rythme cardiaque. 

Lorsque l’hypovolémie devient particulièrement sévère (état de choc), la fréquence cardiaque peut ralentir pour permettre au cœur de mieux se remplir (facilitation de la précharge), afin de maintenir un volume d’éjection constant. Une bradycardie associée à une hypotension est donc un signe avant-coureur d’un arrêt cardiaque imminent.

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D’autres mécanismes compensatoires sont également activés pour tenter de maintenir la pression artérielle moyenne (P.A.M.), qui est un indicateur de la perfusion tissulaire, dans les limites normales. Ces mécanismes incluent la sécrétion d’hormones de stress telles que le cortisol, l’aldostérone et l’adrénaline, l'activation du système rénine-angiotensine (qui régule la pression artérielle), la vasoconstriction artérielle et une augmentation de l'extraction d'oxygène, conséquence de l’acidose tissulaire (hypoxie). La diminution de la diurèse peut également être le signe d’un état de choc.

 

Dans le cadre d’un saignement, l’indice de choc (Shock index) peut être utile pour évaluer la sévérité de l’hémorragie. 

Il est calculé en divisant la fréquence cardiaque par la pression artérielle systolique (FC/PAS). 

  • Shock index < 0.7 : Cette valeur est généralement considérée comme normale, indiquant un équilibre entre la fréquence cardiaque et la pression artérielle.
  • Shock index entre 0.7 et 1 : Il peut s’agir d’un signe précoce de décompensation, nécessitant une surveillance attentive, mais il n’indique pas encore un choc clinique majeur.
  • Shock index entre 1 et 1.3 : Ce seuil est souvent associé à un état de choc compensé, où le système cardiovasculaire tente de compenser la perte de volume sanguin. La condition peut être réversible avec une intervention rapide, mais il y a un risque de décompensation si l'état s'aggrave.
  • Shock index > 1.3 : Alerte majeure. Ce seuil indique généralement un choc décompensé avec un risque élevé de mortalité, nécessitant une intervention médicale urgente. Une fréquence cardiaque élevée avec une pression artérielle basse indique que le corps ne parvient plus à compenser la perte sanguine et que des soins immédiats sont nécessaires.
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Cet indice ne doit pas être utilisé en dehors de situations hémorragiques.

Lorsqu'il dépasse 1, il est dit positif. Il indique un risque de mortalité par cause hémorragique élevé. 

En effet, l’indice de choc représente ainsi un dépassement du réflexe sympathique face à l’hypovolémie et peut indiquer un choc hémorragique non compensé ou en voie de décompensation, même en présence d’une pression artérielle systolique supérieure à 90 mmHg. 

Un indice de choc positif doit immédiatement alerter les soignants responsables de la prise en charge du patient. 

Un patient, même stable et cliniquement rassurant, ayant un indice de choc élevé doit faire l’objet d’une surveillance étroite.

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Les points clés

 Le volume sanguin est proportionnel au gabarit corporel, avec des valeurs moyennes de 70 ml/kg, variant entre 4 et 6 litres pour un adulte en fonction du sexe et de la taille

 Dans un contexte hémorragique, le "diamant létal" regroupe quatre facteurs aggravants : hypothermie, coagulopathie, acidose et hypocalcémie

L’indice de choc (fréquence cardiaque / pression artérielle systolique) permet d’évaluer la sévérité de l’hémorragie et doit alerter dès qu’il dépasse 1,3, indiquant un choc décompensé avec un risque élevé de mortalité

 

 

 

 

 

Les sources de l'article :
https://lecorpshumain.fr
https://www.revmed.ch

Date de dernière mise à jour : 20/04/2025

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