Trouble neuro = dextro
Le glucose est le seul élément utilisé par le cerveau comme ressource énergétique, ce qui fait de lui un organe glucodépendant, non insulino-dépendant.
Rencontré fréquemment en médecine d’urgence, le coma hypoglycémique a une cause métabolique pure : la neuroglucopénie, alors qu’une hyperglycémie est un mécanisme plus complexe avec des répercutions osmotiques.
Toute hypoglycémie plasmatique aura des répercutions cérébrales, plus ou moins intenses en fonction de la sévérité de celle-ci, et différents mécanismes vont se mettre en place succèssivement :
1. La libération de glucagon par le pancréas, créant ainsi une glycogénolyse par le foie
2. L’intervention de catécholamines, qui accroissent la glycogénolyse par le foie, et diminue l’usage de glucose par les muscles squelettiques.
L’intervention des catécholamines donne lieu à l’apparition de syndrome adrénergique.
Ces symptômes servent de signaux d’alarme et apparaissent avant les dysfonctions cérébrales. Si un resucrage adéquat n’est pas effectué, il y a alors apparition d’une neuroglucopénie.

Les atteintes cérébrales vont intervenir par étapes topographiques, de gravités croissantes : la région corticale, la région sous-corticale, la région méso-encéphalique puis la région myélo-encéphalique.
Au fur et à mesure de la progression de cette neuroglucopénie, les symptômes neurologiques vont évoluer, traduisant une sévérité de l’hypoglycémie, pouvant aller jusqu’au coma hypoglycémique et jusqu’au décès.
Ces signes sont réversibles dès le resucrage, et sont souvent sans séquelles.
Syndrome adrénergique |
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Syndrome neuroglucopénique |
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Coma hypoglycémique |
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Quant à l’hyperglycémie, le mécanisme d’atteinte cérébrale est plus compliqué, au travers d’un jeu de pression osmotique, de régulation acido-basique… mais c’est une autre histoire, le patient aura le temps de se rendre à l’hôpital bien avant, pour un autre motif.
C’est pourquoi, face à une personne qui présente un trouble neurologique (critique en D) : présente un comportement anormal (semble en état d’ébriété, s’agite, ou est somnolent), ne réponds pas aux ordres simples ou est inconscient, semble faire un A.V.C. (l’hypoglycémie sévère imite très bien l’A.V.C. !), l’examen de recherche diagnostique à faire en première intention est de mesurer la glycémie capillaire.

Sources de l'article :
LE CERVEAU, UN ORGANE GLUCO-DEPENDANT – Effets délétères de l’hypoglycémie et de l’hyperglycémie, RP RADERMECKER – JC PHILIPS – BJ JANDRAIN – N PAQUOT – PJ LEFEBVRE – AJ SCHEEN, Rev Med Liège 2008 ; 63 ; 5-6 ; 208-286 https://orbi.uliege.be/bitstream/2268/4211/1/20080506_09.pdf
LES CONSEQUENCES DE L’HYPOGLYCEMIE, JC LACHERADE, Mise au point ELSEVIER MASSON, 07 mai 2008
https://www.srlf.org/wp-content/uploads/2015/11/0807-Reanimation-Vol17-N5-p437_441.pdf
Hypoglycémie, Item 206
https://www.conf-plus.com/sites/default/files/2266206_618.pdf
Source image :
http://nadquinn3.eklablog.com/enfin-un-test-de-glycemie-sans-effusion-de-sang-a114332064
Date de dernière mise à jour : 26/08/2022