Le stress voire la panique et les modifications hémodynamique qui s’accompagne (tachycardie, tachypnée…) sont donc mélangé au tableau clinique d’intoxication. Leur volonté de prendre le temps de se faire examiner, en parallèle des différentes sollicitations parallèles (pompiers, force de l’ordre, assureur qu’ils ont contacté, proches inquiets…) est souvent très réduite et l’attention portée à l’examinateur parfois quasi-nulle. L’examen est donc d’ores et déjà atypique… Mais toute personne ayant été exposée (même de façon minime) doit être examiné et évaluer pour écarter le risque d’aggravation secondaire.
L’examen initial commence par interrogatoire d’anamnèse des faits, afin de comprendre l’implication de la personne dans le sinistre et le degré d’exposition aux fumées. Une recherche des antécédents médico-chirurgicaux s’accompagne pour évaluer plus précisément les différents risques de l’exposition. Un bilan hémodynamique doit également être réalisé pour objectiver des données chiffrées.
Cliniquement, le dépistage d’une exposition aux fumées se fait en recherchant :
- L’existence d’une dyspnée
- Une raucité de la voix (œdème laryngé secondaire à une inflammation)
- Une toux
- Des traces de suie dans les orifices naturels (observation directe du fond de gorge, du palais mou, de l’arrière de la langue)
- Vibrisses nasales brûlés
- Des crachats contenant des traces de suie
Voici les principaux signes cliniques que l’on peut retrouver et leur fréquence d’apparition :
Symptômes
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Fréquence d’apparition
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Maux de tête
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91 %
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Vertiges
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77 %
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Faiblesse
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53 %
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Nausées
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47 %
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Confusion
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43 %
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Dyspnée
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40 %
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Alt2ration de la vision
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25 %
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Douleur thoracique
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9 %
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Perte de connaissance
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6 %
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Douleurs abdominales
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5 %
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Douleurs musculaires
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5 %
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Un patient conscient qui ne tousse pas (ou plus) peut toutefois présenter une détresse respiratoire sévère, à la suite de l’abolition de réflexe de toux,
L’examen peut être renforcé par un relevé de SpCO et de lactatémie capillaire et un électrocardiogramme. A l’hôpital, une mesure d’HbCO au cours d’une gazométrie complète pourra orienter le diagnostic. De manière plus invasive, une exploration par fibroscopie pourra mettre en évidence des traces de suie dans la trachée.
Le traitement de première intention repose sur :
- Une soustraction au risque de surexposition
- Une oxygénothérapie
- En cas d’intoxication au cyanure, il est possible d’administrer de l’hydroxocobalamine (Vitamine B12 - antidote des cyanures)
- Des thérapeutiques par nébulisations peuvent également être prescrits
Les cas les plus sévères seront pris en charge pour un arrêt cardio-respiratoire et feront l’objet d’une prise en charge réanimatoire spécialisée.
Les patients qui seront laissés sur place doivent être éduqués à la surveillance des éventuels signes clinique d’apparition tardive et solliciter le centre 15 en rappelant leur exposition aux fumées d’incendie devant toute apparition d’un nouvel élément clinique. Il est important de leur rappeler que la physiopathologie peut se déclarer tardivement et que l’absence de symptômes n’empêche pas une symptomatologie secondaire sévère…