Le phénomène de la douleur
Phénomène physiologique le plus couramment rencontré dans un service d’urgences, la douleur est l’illustration parfaite de ce système :
En réponse à la douleur aiguë, le système nerveux sympathique est activé dans le cadre de la réponse de "combat ou fuite". Cela peut provoquer plusieurs effets physiologiques, notamment une augmentation de la fréquence cardiaque (tachycardie), une élévation de la pression artérielle (hypertension), une dilatation des pupilles (mydriase), une augmentation de la sudation, ainsi qu’une bronchodilatation (dilatation des voies respiratoires).
Si la douleur devient intense et prolongée, elle peut également activer le système parasympathique, en particulier dans des situations de douleur intense perçue comme menaçant la vie. Cela peut conduire à des réponses telles que des nausées, des vomissements, une diminution de la fréquence cardiaque (bradycardie), des troubles respiratoires, et une perte de contrôle de la vessie ou des intestins dans certains cas.
Dans des situations de douleur intense, il peut y avoir une hyperstimulation du nerf vague (X) déclenchant une réaction ou malaise vagal, qui peut provoquer une baisse significative de la fréquence cardiaque (bradycardie) et une hypotension, pouvant entraîner des épisodes de syncope (évanouissement) chez certaines personnes.
Il est intéressant de noter que le corps activera les systèmes sympathiques ou parasympathiques de la même façon que la douleur soit réelle ou anticipée.
En résumé, une douleur aigue ou anticipée conduit à l’activation du réflexe sympathique pour fuir ou se battre. Lorsque le corps estime cette douleur est trop intense ou inévitable, il active le système parasympathique pouvant déclencher des syncopes, limitant la perception consciente de cette douleur. Voila pourquoi un patient avec une fracture distale aura tendance à être hypertendu et à tachycarder tandis qu’une colique néphrétique ou un accouchement déclenchera plutôt nausées, vomissement et parfois une syncope.
La grossesse est un autre exemple. Les changements hormonaux vont induire des nausées, des vomissements, un ralentissement du transit, une constipation et un ballonnement, une fatigue et somnolence. Ce sont des effets parasympathiques. A l’inverse, ces changements hormonaux provoquent aussi labilité émotionnelle, bouffées de chaleurs, augmentation de la fréquence cardiaque et augmentation de la tension et de la sensibilité mammaire, ce sont les effets sympathiques de la grossesse.