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Le T.R.A.L.I. et le T.A.C.O. sont des incidents transfusionnels

Depuis la Renaissance le sang a été perçu de façon ambivalente comme une cure thérapeutique et comme un vecteur pathogène. L’Homme a tenté de soulager les malades en procédant à son remplacement.  Nous savons aujourd’hui que cette substitution n’est pas si simple et répond à des règles précises, afin d’éviter les complications de cet acte.

Si parmi les risques on pense tout de suite au choc transfusionnel résultant d’une incompatibilité, A.B.O., il en existe en réalité d’autres, d’une gravité tout aussi similaire, que sont le T.R.A.L.I. et le T.A.C.O.

Si le mécanisme physiopathologique et la symptomatologie ressemble à celle de l’œdème aigu du poumon, l’étude précise des signes cliniques permet de faire la différence et d’apporter une réponse adaptée…

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Le T.R.A.L.I. (Transfusion - Related Acute Lung Injuriy: Il correspond à une œdème aigu pulmonaire lésionnel et il est l’une des deux premières causes de décès imputable aux transfusions. Son déclenchement est facteur dépendant du donneur, du produit et du receveur, et est secondaire à une agression alvéolaire par le produit sanguin labile transfusé. La détresse respiratoire peut survenir pendant l’acte transfusionnel, ou jusqu’à 6h après la fin de la transfusion. Il se traduira par une hypoxémie aigue, sans signe de surcharge, un tableau d’œdème aigu du poumon bilatéral (toux, dyspnée, désaturation, cyanose), une tachycardie avec hypotension, et de l’hyperthermie.

Le T.A.C.O. (Transfusion – Associated Circulatory Overload): Il correspond à œdème aigu pulmonaire à la suite d’une surcharge volumique et correspond à l’autre cause principale de décès imputable aux transfusions et peut lui aussi survenir dans les 6 heures suivant l’acte transfusionnel. En effet, rappelons que le volume contenu dans une poche de C.G.R.  est poche de 450mL (soit ≈ 1/10e de la masse sanguine moyenne d’un adulte). Il se traduit par une polypnée avec cyanose, une orthopnée, une toux (voire des expectorations rosées, mousseuse et abondante), une H.T.A., des céphalées, une oppression thoracique et des râles crépitants bilatéraux. Certains patients sont plus à risque de faire un T.A.C.O. sur une transfusion : âge > 70 ans (en lien avec une trouble de la relaxation diastolique du ventricule gauche), patient aux antécédents cardiaques, altération de la fonction systolique et/ou diastolique du VG, rétrécissement aortique ou mitrale, insuffisance cardiaque, valvulopathie, HTA…

Afin de prévenir le T.A.C.O. et surtout chez les patients à risques, il faut fractionner et transfuser de manière lente, à environ 2ml/kg/h. Une surveillance vigoureuse des paramètres vitaux doit être effectuée pendant les 6 heures suivant la fin de la transfusion. Un diurétique de l’anse peut aussi être proposé entre deux poches pour les patients à risques.

Mieux connaître ces pathologies et leurs symptômes permet aux soignants de mieux considérer le risque et anticiper la prise en charge. L’acte transfusionnel demande donc une vigilance et une surveillance particulière.

 

 

Pour aller plus loin :

Bulletin sur la Transfusion Sanguine (Partie 1 : Immunohématologie)

Bulletin sur la Transfusion Sanguine (Partie 2 : L'acte transfusionnel)

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Sources  de l'article et de l'image
http://www.cureus.com

https://www.wikihow.com

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