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Le Kardégic® et le Plavix® ne sont pas des anticoagulants

Attention : La rédaction de ce bulletin évoque l’utilisation de médicaments des laboratoires Sanofi-Aventis® et Astra Zeneca®. Leur référence est intégralement dénuée d’intérêt autre que scientifique et ne fait l’objet d’aucune rémunération, quel que soit le moyen utilisé.

Le Kardégic® et le Plavix® sont des médicaments qui appartiennent à la famille des antiagrégants plaquettaires (tout comme l’Aspégic®). Si d’un œil extérieur, leur finalité ressemble à celle des anticoagulants, dans le fait de limiter la formation des caillots (thrombus), leurs propriétés et leur utilisation sont complètement différentes.

Puristement, les antiagrégants plaquettaires retardent la formation de thrombus en empêchant les plaquettes de s’agglutiner (s’agréger) entre-elles dans les vaisseaux. Avec l’objectif de modifier le comportement des plaquettes lors de l’hémostase, ils favorisent donc le saignement, ce qui renforce la confusion. Mais l’hémostase est un processus physiologique qui comporte 3 étapes et seuls les anticoagulants, qui agissent sur toute la cascade de coagulation, ont une action sur ces trois étapes là où les anti-agrégants plaquettaires n’agissent que sur la première.

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Si on cherche à schématiser leur action : rappelons tout d’abords que les plaquettes ont une forme «au repos» et une autre « activée». Qu’elles disposent de 2 récepteurs et qu’elles s’agglutinent entre elles à l’aide de fibrinogène ou de Facteurs de Von Willebrand activés. Dans l’organisme, pour former le clou plaquettaire, il faut que deux conditions soient réunies : que les plaquettes s’agglutinent entre-elles et qu’elles se fixent à l’endroit concerné (soit un endroit lésé, soit  une plaque d’athérome. Dans les deux cas, de l’A.D.P. et de la cyclooxygénase seront sécrétés).

Il existe précisément 4 familles d’antiagrégants plaquettaires, dont la plus connue est l’aspirine, qui inhibe la cyclooxygénase 1 et empêche la fixation des plaquettes entre elles. C’est le cas de l’acide-acétylsalicylique et du Kardégic®, par exemple. La deuxième grande famille regroupe les inhibiteurs des récepteurs de l’adénosine diphosphate (A.D.P.). C’est le cas du Plavix®,  qui inhibe la fixation des plaquettes sur le site lésionnel.

Les antiagrégants plaquettaires sont généralement utilisés dans une visée de prévention primaire ou secondaire des pathologies thromboemboliques artérielles. C’est le cas de la prévention des complications liées à l’athérosclérose, la prévention des risques d’infarctus du myocarde ou d’A.V.C. Leur délai d’action est de 24 à 48h et il n’existe pas d’antidote disponible pour annuler les effets. En revanche, ils ne font pas chuter le taux de plaquettes comme les traitements héparinés.

Leur utilisation permet de diminuer le risque de thrombose d’environ 20 à 30 %. Le risque d’infarctus du myocarde peut même être diminué jusqu’à 75 % par rapport à un patient non traité. Il est toutefois possible de réaliser des combinaisons de plusieurs anti-agrégants plaquettaires de différentes familles, afin de potentialiser les effets du traitement en fonction de son indication. Les différentes utilisations et posologies demandent systématiquement un avis spécialisé (cardiologue généralement).

Une autre différence de taille oppose les anti-agrégants plaquettaires aux autres anticoagulants : la considération de leur action dans les algorithmes de médecine d’urgence. De cette manière, la considération à écarter un risque de thrombus est à prendre en compte d’une manière différente si le malade prend strictement un anticoagulant ou non. Le Kardégic® et le Plavix® n’en étant pas, les deux prises en charge ne doivent pas être confondues.

Prenons l’exemple d’un traumatisme crânien d’un patient jeune, à la suite d’une chute de V.T.T., qui ne présente pas de signes cliniques de gravité. Si l’examen scanographique est indispensable en cas de prise d’anticoagulants, il n’est pas nécessairement indiqué, même en cas de prise d’antiagrégants plaquettaires. A l’opposé une indication de thrombolyse peut être posée sur un patient souffrant d’A.V.C., même traité avec un seul antiagrégant plaquettaire, alors qu’elle sera contre-indiquée chez une personne sous anticoagulant ou combinaison.

Maintenant à votre avis, a quelle famille appartient le Brilique® ?

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 Les antiagrégants plaquettaires sont une famille de médicaments à part entière et non une "sous partie" des anticoagulants

 Les deux familles distinctes ont une place différentes dans les algorythmes décisionnels en médecine d'urgence

 

Sources  de l'article :
https://www.vidal.fr
https://pharmacomedicale.org

https://www.vocabulaire-medical.fr

Source de l'image :
https://www.researchgate.net

Date de dernière mise à jour : 01/02/2024

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