Les neuroleptiques ont été découverts dans les années 1950 lors de recherches sur l’anesthésie. Aujourd’hui, il existe une dizaine de sous-familles qui diffèrent en fonction de la structure biochimique de ces molécules . D’un point de vue pratique, les neuroleptiques sont regroupés en deux grands groupes : les neuroleptiques de première génération et les neuroleptiques de seconde génération. La différence entre les deux générations, tient compte de leurs effets indésirables neurologiques et donc que les neuroleptiques de seconde génération sont beaucoup mieux tolérés sur le plan neurologique.
Les neuroleptiques ne sont pas sans risques (surtout la première génération) et comportent des effets secondaires : suite à leur action sur la sphère cérébrale, on retrouve fréquemment des dyskinésies (mouvements involontaires), des crises convulsives (suite à l’abaissement du seuil épileptogène), des effets anticholinergiques (comme la sécheresse buccale, une constipation, une rétention urinaire, une confusion…) ou des effets psychiques (comme une anxiété, une somnolence…). Les neuroleptiques peuvent également causer des dysfonctionnements sur d’autres sphères, notamment la sphère cardiaque, par allongement de l’intervalle Q.T., de l’hypotension ou de la tachycardie… Parmi les autres complications des neuroleptiques, figure le syndrome malin.
Le syndrome malin aux neuroleptiques est une complication rare mais grave de la prise de neuroleptiques. Il survient classiquement au bout de 15 jours suivant l’instauration ou la modification d’un traitement par neuroleptiques. Cependant, d’autres médicaments peuvent également conduire à un syndrome malin, comme les anticonvulsivants ou les antidépresseurs. Le mécanisme d’apparition n’est pas clairement établi mais la perturbation des récepteurs dopaminergique D2 serait la cause principale.
Les signes cliniques les plus courant du syndrome malin sont :
- Une hyperthermie supérieure à 38°C sans contexte fébrile associé
- Des sueurs
- Une augmentation de la fréquence respiratoire et cardiaque
- Des dyskinésies, rigidités musculaires
- Une altération de la conscience
- Une élévation des C.P.K.
Le traitement repose sur un arrêt immédiat du traitement. Une amélioration de l’état clinique s’observe généralement au bout de 24h. D’autres actions de confort peuvent également être associées : une oxygénation, une hydratation voire l’administration de benzodiazépines, qui possèdent 5 mécanismes d’action, pour lutter contre les éventuelles clonies, ou limiter le risque de crise convulsive.