En médecine d’urgence, c’est pour sa variante appelée «Valsalva modifiée» que la technique s’est popularisée. Et pour cause, elle représente le traitement de première intention des tachycardies supraventriculaires, en remplacement du massage sinocarotidien, qui est relégué à la seconde place en raison de son risque secondaire d’évènement embolique en cas de détachement d’athérome lors du massage. Petit bémol, es résultats sont modérés et inconstants et avoisinent environ 20% de réussite.
La tachycardie supraventriculaire est une anomalie électrique du cœur, qui cause une accélération de la fréquence cardiaque, souvent au-dessus de 150 battements par minutes. Les principales pathologies rencontrées sont : la maladie de Bouveret, le flutter auriculaire, le Wolf-Parkinson-White. Sans action, la situation peut entraîner des essoufflements, palpitations, douleurs thoraciques, vertiges, voire des syncopes.
La manœuvre de Valsalva modifiée se déroule en 3 étapes :
- Installer le patient en position demi-assis et le faire souffler le patient dans une seringue de 20cc, par le petit embout, en lui demandant de faire reculer le piston pendant 15 secondes. Si le piston arrive en butée, l’encourager à continuer d’expirer le plus fort possible.
- Mettre soudainement (plus que brutalement) le patient en décubitus dorsal avec surélévation des jambes à 45° pendant 15 secondes.
- Remettre en patient en position demi-assise pendant une période de 30 secondes.
La stimulation du nerf vague (X) par deux stimulations contradictoires permet un phénomène artificiel de cardioversion, qui réinitialise l’influx électrique cardiaque. Un retour à un battement sinusal à une fréquence plus basse témoigne de la réussite de la manœuvre. En cas d’échec, il est possible de répéter la manouvre plusieurs fois. Si récidive, un traitement médicamenteux sera envisagé.