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Les tests évocateurs de la méningite

 

 

Tenir la jambe de ses patients dépiste la méningite

 

 

 

Le système nerveux central (SNC) est constitué du cerveau et de la moelle épinière, qui sont protégés par des membranes appelées méninges. Ces dernières se composent de trois feuillets, de la plus profonde à la plus superficielle : la pie-mère, l'arachnoïde, et la dure-mère. Le terme méninges provient du mot grec méninx, signifiant "membrane".

L'espace sous-arachnoïdien, situé entre l'arachnoïde et la pie-mère, contient le liquide céphalo-rachidien (LCR), un fluide transparent qui joue un rôle crucial dans la protection du cerveau contre les chocs et dans la régulation de la pression intracrânienne. Le LCR contribue également à l'élimination des déchets métaboliques du cerveau et participe à la défense immunitaire, bien qu'il contienne normalement une faible concentration de cellules immunitaires, principalement des lymphocytes et des macrophages.

La méningite désigne une inflammation des méninges. Cette pathologie peut avoir diverses causes, notamment virales, bactériennes ou fongiques. Parmi les formes les plus graves et potentiellement mortelles, la méningite bactérienne aiguë reste une urgence médicale, nécessitant une prise en charge rapide. Les agents pathogènes, tels que les bactéries, peuvent envahir les méninges à partir de la circulation sanguine, perturbant la barrière hémato-encéphalique et modifiant la composition du LCR. 

Les signes cliniques typiques d'une méningite bactérienne incluent des céphalées, une altération de l’état général souvent profonde, une raideur de nuque (résistance à la flexion du cou), de la fièvre, des frissons, et une photophobie. Dans les formes sévères, des convulsions, un syndrome confusionnel, voire un coma peuvent être observés. Les patients présentant ces symptômes doivent être pris en charge rapidement, généralement dans les premières 24 heures suivant l'apparition des signes cliniques.

 

L'interrogatoire clinique détaillé est essentiel pour orienter le diagnostic. Parallèlement, un bilan sanguin peut être réalisé pour détecter des signes d'infection. De plus, deux tests cliniques utilisés pour rechercher une raideur méningée sont couramment pratiqués :

  • Le signe de Kernig : Le patient est placé en décubitus dorsal. L'examinateur fléchit la cuisse à 90° et le genou à 90° (position de « L »), puis tente d'étirer la jambe en l'amenant en extension. Le signe est considéré comme positif si l'extension de la jambe est douloureuse ou limitée par une résistance, souvent accompagnée d'une douleur dans le bas du dos.
  • Le signe de Brudzinski : Le patient est également en décubitus dorsal. L'examinateur réalise une flexion du cou, cherchant à faire toucher le menton au sternum. Un signe de Brudzinski est positif si, en réponse, le patient fléchit réflexivement les genoux et, parfois, les hanches.

En complément de l'examen clinique, une ponction lombaire permet de prélever du LCR pour l'analyser (Il existe un syndrome appelé «Post P.L.»). Cette procédure est cruciale pour confirmer le diagnostic de méningite et déterminer si l'infection est d'origine virale, bactérienne, ou autre. L’analyse du LCR peut révéler une pleocytose (augmentation des cellules), un taux de glucose diminué, une augmentation des protéines et des lactates, et d’autres caractéristiques permettant de différencier les étiologies (L’analyse du contenu du LCR permet une orientation diagnostique en cas de méningite).

Le traitement de la méningite bactérienne repose sur l’administration rapide d’une antibiothérapie intraveineuse à large spectre, qui peut être ajustée en fonction de l’agent pathogène identifié. De plus, des précautions de transmission par gouttelettes doivent être appliquées pour limiter la propagation de l'infection, notamment dans le cas de méningites à méningocoque ou à pneumocoque.

 

En résumé, la méningite est une affection grave qui nécessite une prise en charge urgente. Le diagnostic repose sur un examen clinique rigoureux, l'identification de signes de raideur méningée, et l’analyse du LCR. Une intervention rapide avec antibiotiques et mesures de précaution est essentielle pour réduire la morbidité et la mortalité associées à cette pathologie.

 

 

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Les points clés

 Le liquide céphalo-rachidien (LCR) joue un rôle essentiel dans la protection du cerveau, l'élimination des déchets et la défense immunitaire.

 Les signes cliniques de Kernig et Brudzinski permettent de renforcer le diagnostic de méningite en cherchant une raideur méningée.

 La méningite bactérienne aiguë est une urgence médicale nécessitant un traitement rapide, notamment une antibiothérapie intraveineuse à large spectre.

La ponction lombaire est indispensable pour diagnostiquer la méningite et différencier les causes infectieuses en analysant le LCR

 

 

 

 

 

Les sources de l'article :
A.M.L.S. – Life Support France
https://www.sfmu.org/upload/70_formation/02_eformation/02_congres/Urgences/urgences2008/donnees/pdf/019_dubos.pdf
https://www.sfmu.org/upload/consensus/2008-Meningites-court.pdf

 

 

Les sources de l'image :
https://www.informationhospitaliere.com
http://www.oncorea.com

Date de dernière mise à jour : 23/10/2025

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