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Les troponines se composent de 3 sous unités

La prise en charge des douleurs thoraciques sont très fréquentes aux Urgences. Tel un emblème, c’est le diagnostic d’infarctus du myocarde qui vient en premier à l’esprit, même s’il en existe plusieurs. Avec la prise de tension aux quatre membres et l’électrocardiogramme, le bilan sanguin fait partie des examens systématiques d’aide au diagnostic. C’est dans ce bilan sanguin que nous allons trouver les éventuels biomarqueurs.

Les biomarqueurs sont des substances qui sont sécrétées dans certains contexte. Leur dosage montre alors un intérêt diagnostic (qui permet d’envisager une pathologie) ou un intérêt pronostique (qui permet d’écarter le risque d’une pathologie avec plus ou moins de certitude). Un biomarqueur doit posséder deux particularités pour être idéal dans son dosage :

  • Être spécifique : il ne doit être sécrété que lorsque le mécanisme physiopathologique est présent. Les personnes saines ont un taux insignifiant.
  • Être sensible : le taux doit augmenter rapidement devant une phase aigüe du phénomène. Si son élévation est trop lente, l’intérêt diagnostic perd de sa valeur.

Prenons l’exemple de la β-H.C.G. Son dosage apporte un intérêt majeur dans le diagnostic que grossesse car il est spécifique à ce cas de figure (même s’il peut être positif chez l’homme, c’est assez exceptionnel) et son taux augmente très vite devant un tableau de grossesse, ce qui permet même de faire une datation.

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Dans le cas de la douleur thoracique, plusieurs biomarqueurs peuvent intéresser le clinicien dans son raisonnement clinique : la myoglobine, la créatine kinase, les troponines et la copeptine). Les troponines offrent un intérêt plus grand que les autres biomarqueurs du fait de leur cinétique de sensibilité plus grande que les autres.

Les troponines sont des protéines (Non ! Ce ne sont pas des enzymes !), elles sont présentes dans les myocytes, les cellules musculaires présentent dans le myocarde, le muscle du cœur. Les troponines jouent un rôle dans la régulation de la contraction du myocarde en formant un complexe entre l’actine et la tropomyosine. Le complexe est formé de trois sous unités différentes :

  • La troponine T : Présente dans le muscle cardiaque et dans certains muscles striés. Elle se fixe à la tropomyosine et à la troponine I.
  • La troponine I : Joue un rôle central dans le complexe de troponine. Elle est fixée aux troponine T et C, la tropomyosine, et l’actine. Elle joue un rôle dans la contractilité musculaire.
  • La troponine C : La troponine C possède les sites de fixations des ions calcium et potassium, nécessaires à la contraction musculaire. N’étant pas spécifique au muscle cardiaque, son dosage n’apporte pas d’intérêt en cardiologie.

Physiologiquement, la troponine étant fixée à la tropomyosine, elle n’est pas circulante dans le sang. Son taux est donc très faible et idéalement nul. Lorsque le myocarde est en souffrance, parce qu’il ne reçoit pas suffisamment d’oxygène par rapport à ce qu’il nécessiterait, les myocytes sécrètent cette troponine, qui se retrouve alors dans le sang. Devant une douleur thoracique, l’intérêt du bilan sanguin permet alors de dépister une souffrance du myocarde. Le taux de troponines dans le sang s’élève entre 2 et 3 heures dans le sang (c’est pour cette raison que l’on attend ce délai entre deux prises), avec un pic aux alentours de 12h après le début de la nécrose myocardique.

Les troponines se prélèvent en veineux, généralement sur un tube vert. Les résultats sont généralement exprimés en nanogrammes par millilitre de sang (ng/mL). La valeur normale doit physiologiquement être inférieure à 0,04 ng/l.

L’interprétation médicale ne peut se faire que sur un simple dosage de troponine, car il est possible de voir un syndrome coronarien aigu sans élévation des troponines (si l’occlusion par le thrombus n’a pas généré de nécrose myocardique, il faut faire le dosage au bon moment). De plus, une élévation des troponines n’est pas obligatoirement synonyme de S.C.A. D’autres pathologies peuvent être responsable d’une élévation. L’augmentation des troponines peut donc traduire une souffrance myocardique, mais ne permet pas à elles seules de connaitre le mécanisme.

Tableau d’élévation des troponines en fonction des pathologies :

Myocardite – Péricardite

50 à 70 %

Dissection aortique

25 %

Exercices de forte intensité

8 à 75 %

Insuffisance cardiaque

29 à 89 %

Insuffisance rénale

4 à 32 %

A.V.C.

15 à 65 %

Sepsis grave

25 à 85 %

Embolie pulmonaire

32 à 47 %

Contusion myocardique

17 à 42 %

Chirurgie cardiaque

100 %

Chimiothérapies

8 à 32 %

Nouveau-né de mère hypertendue

5 à 72 %

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Sources  de l'article 
1 : https://www.elsan.care.fr

Source image :
https://www.researchgate.net

Date de dernière mise à jour : 07/09/2023

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