La prise en charge d’un arrêt cardiaque en réalisant un massage cardiaque externe est sans doute le geste de secourisme le plus emblématique. Si le massage cardiaque n’a pas toujours été tel qu’on le connaît actuellement, c’est parce qu’il a évolué au fil des années pour répondre à un objectif primordial : sauver le cerveau.
La réalisation d’un massage cardiaque externe consiste à effectuer des compressions thoraciques adaptées. Bien que la technique de compression reste similaire, quelle que soit la taille de la victime, la profondeur des compressions peut être ajustée en fonction de la morphologie (plus profondes chez l’adulte, moins profondes chez le nourrisson). Le critère principal est le positionnement sur le thorax et la profondeur de compression (environ 5 à 6 cm chez l’adulte).
Les points clés de la technique sont les suivants :
- La victime doit être allongée sur une surface dure.
- Les compressions doivent être réalisées à une fréquence de 100 à 120 compressions par minute (120 compressions par minute pour les nouveau-nés et nourrissons de moins d'un an en cas d’arrêt cardiaque).
- Les compressions doivent être appliquées perpendiculairement au thorax, c’est-à-dire que les mains doivent exercer une pression verticale sur le sternum.
La qualité du massage est primordiale et joue un rôle majeur dans les chances de survie (plus que l’utilisation de certains traitements ou dispositifs). Par exemple, la probabilité de succès du choc électrique externe augmente en fonction du nombre de compressions thoraciques correctes, et bien que des compressions incorrectes soient moins efficaces, elles contribuent tout de même à la circulation sanguine et à l'apport en oxygène, ce qui peut améliorer les chances de survie avant l'administration d'un choc.
Il vaut mieux un massage de qualité moindre qu’une absence de massage. Un massage de qualité, effectué précocement, augmente considérablement les chances de survie du patient.
Parmi les caractéristiques essentielles pour un massage cardiaque correct, la décompression complète du thorax après chaque compression est cruciale pour permettre un remplissage optimal du cœur en sang. Bien qu'il ne soit pas nécessaire que la durée de compression soit exactement égale à celle de la décompression, il est essentiel que le thorax reprenne sa forme initiale à chaque décompression, sans pour autant décoller le talon de la main.
Le manque de qualité dans la RCP diminue la perfusion myocardique et cérébrale. Étant donné l'effort qu’elle demande, la qualité des compressions diminue rapidement ; il est recommandé de changer de secouriste toutes les 2 minutes, par exemple pendant l’analyse du défibrillateur.