L’aérosolthérapie permet d’administrer des médicaments directement aux voies respiratoires sous forme de fines particules. Selon leur taille, ces microgouttelettes se déposent dans les fosses nasales, les bronches ou jusque dans les alvéoles pulmonaires.
Les médicaments qui s’administrent par nébulisation se branchent préférentiellement sur une prise d’air. Pour faciliter la mémorisation, on peut retenir que la prononciation de « a-air-osol » implique de se brancher sur l’air.
Il existe différents types de nébuliseurs : générateurs ultrasoniques, pneumatiques et inhalateurs. Cet article se concentre sur les nébuliseurs pneumatiques, les plus courants en service d’urgences , qui fonctionnent grâce à un gaz propulseur (air ou oxygène) atomisant la solution par le phénomène de Venturi, générant des microgouttelettes dont la taille dépend directement du débit de gaz propulseur .
Le débit de nébulisation peut varier entre 5 et 7 L/min sous air, avec une convention établie à 6 L/min. Lors de nébulisations sous O2, il est recommandé d'augmenter progressivement le débit jusqu’à l'obtention d'un brouillard.
L’utilisation de l’air est à privilégier pour plusieurs raisons :
- Absence d'aggravation de l'hypoxie, que ce soit dans le contexte d’une BPCO ou d’un asthme, selon des études récentes.
- Évite l'aggravation d'une hypercapnie préexistante chez les patients insuffisants respiratoires chroniques (B.P.C.O.)
- La formation de microgouttelettes plus fines grâce à l'air permet un meilleur ciblage des voies respiratoires inférieures.
- Enfin, dans certaines situations, l'oxygène peut être toxique en soins critiques.
Cependant, il est possible de réaliser l’aérosolthérapie sous O2 pour les patients oxygénodépendants (patients ayant de l’O2 à domicile) dans les conditions suivantes :
- Si le débit d’O2 est inférieur à 5 L/min : l’aérosolthérapie se fait en parallèle à l'oxygénothérapie, en ajoutant le nébuliseur au dispositif d’oxygénothérapie existant.
- Si le débit d’O2 est supérieur à 5 L/min : l’aérosolthérapie remplace le dispositif d’administration d’oxygène.
Conclusion
En conclusion, il est toujours approprié de brancher la nébulisation sur une prise d’air.
En revanche, le raccordement à l’oxygène peut être préjudiciable, notamment chez les patients B.P.C.O. hypercapniques.
Toutefois, en l’absence d'autre gaz médicaux disponibles, un aérosol court (15 min) sous oxygène peut être réalisé de manière ponctuelle sans danger immédiat, y compris chez les BPCO, à condition qu’il n’y ait pas de signes cliniques d’hypercapnie (troubles de la vigilance, sueurs, confusion…).
LES POINTS CLÉS
L’air est le gaz propulseur de référence pour les nébulisations, y compris en contexte aigu.
Les nébulisations sous oxygène doivent être réservées aux patients oxygénodépendants avec adaptation du montage selon le débit.
Chez les patients BPCO, l’oxygène peut induire une rétention de CO₂, en particulier si l’aérosol est prolongé ou répété.
En cas de nécessité pour un patient BPCO, un aérosol unique de 15 min sous oxygène est toléré, sauf si hypercapnie sévère connue ou manifeste et à condition de ne pas dépasser cette durée.