Le Délirium Trémens

 

 

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Les seuls éléphants roses visibles dans le Délirium Tremens sont ceux figurant sur la bouteille...

 

 

 

« Parmi toutes les substances psychoactives, le sevrage d’alcool chez une personne dépendante est le seul sevrage, en raison de sa neurotoxicité, qui peut être responsable du décès du malade » - Dr Philippe ROBERT (Institut Robert DEBRÉ).

 

 

 

Le sevrage alcoolique

Lors du sevrage alcoolique chez un individu dépendant, les transmissions synaptiques, initialement adaptées à la consommation chronique d’alcool, subissent de nouvelles perturbations. L’arrêt brusque de l’alcool prive le cerveau de son action facilitatrice sur le système GABAergique, ce qui engendre une hyperactivité du système nerveux central. 
Par ailleurs, lors de l'arrêt brutal de la consommation éthylique, une ouverture excessive des canaux calciques post-synaptiques lors de l'hyperactivation glutamatergique entraîne une surcharge de calcium intracellulaire dans les neurones, ce qui peut induire une neurotoxicité et la mort cellulaire des neurones.

C'est cette augmentation de l'activité excitatrice due au glutamate qui provoque des symptômes de sevrage allant de troubles neurologiques, comme l’anxiété et les hallucinations, à des manifestations adrénergiques telles que les sueurs, la tachycardie, l’hypertension, les dyskinésies et les nausées. 
Le sevrage alcoolique est objectivé en médecine par un score : le score de Cushman (Bulletin : L’alcool et ses effets).

 

 

Le Délirium Trémens

Les symptômes de sevrage peuvent atteindre un pic d’intensité dans les 24 à 48 heures après l’arrêt de l’alcool et commencent généralement à diminuer après 72 heures. Cependant, dans certains cas, des complications graves, telles que le délirium tremens, peuvent survenir entre 48 et 72 heures, et nécessitent un suivi médical rigoureux.

Le délirium tremens est une forme sévère d’encéphalopathie alcoolique, associée à un arrêt brutal de l’alcool chez des patients chroniquement dépendants. Il peut être déclenché par un arrêt volontaire ou involontaire de l’alcool, par exemple en cas d’hospitalisation pour une autre pathologie ou d’une difficulté d’approvisionnement. Cette affection touche majoritairement les alcooliques de longue date et est rarement observée avant l’âge de 30 ans. 


Le tableau clinique classique de délirium tremens inclut un délire aigu fébrile avec des risques de mortalité autour de 5 à 15 % en l’absence de prise en charge adaptée.
Les formes plus modérées, fréquemment observées lors d’un sevrage brutal, sont une associations de :

  • syndrome confusionnel aigu
  • hallucinations visuelles (zoospie)
  • dysarthrie
  • ataxie
  • mouvements anormaux


Ces symptômes sont souvent précédés d’insomnie.
Les hallucinations visuelles sont majoritairement des zoopsies. Dans ce cas, les patients voient principalement des insectes, des araignées, des serpents ou des rats, mais les hallucinations peuvent également inclure des animaux plus grands ou étranges. Ces hallucinations semblent très réelles, et le patient peut réagir avec peur, agitation ou même tenter de repousser ou d'échapper à ses visions.

 

 

Prévention et traitement du sevrage éthylique

Afin de prévenir le délirium tremens, le sevrage alcoolique peut être pris en charge par un traitement préventif aux benzodiazépines.
Le diazépam (Valium), à demi-vie longue, est généralement privilégié à raison de 10 à 20 mg toutes les 4 à 6 heures, en diminuant progressivement les doses en fonction de l’évolution des symptômes.

Chez les patients présentant une insuffisance hépatique, l’oxazépam (Seresta) est recommandé en raison de son métabolisme indépendant du foie. Les benzodiazépines, par leur action anticonvulsivante, jouent un rôle clé dans la prévention des crises et des complications sévères, mais leur utilisation nécessite une surveillance attentive (Les benzodiazépines ont 5 mécanismes d’action).


Il est également discuté d’associer un traitement bétabloquant aux benzodiazépines pour mieux soulager les symptômes cardiovasculaires et sympathiques (élévation du rythme cardiaque, de la pression artérielle, et tremblements).


De plus, il est essentiel de procéder à une hyperhydratation du patient (souvent per os) et à l’administration de vitamine B1, B6 et PP (prévention du syndrome de Korsakoff).

 

Enfin, si un patient hospitalisé ne souhaite pas effectuer de sevrage, il reste possible de lui prescrire un verre d'alcool quotidien pour éviter un syndrome de sevrage sévère. En effet, la consommation d'alcool, même en petite quantité, est le traitement le plus efficace dans la prévention du syndrome de sevrage et du Délirium Trémens. 

 

 

 

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 L'arrêt brutal de l'alcool perturbe l'équilibre neurochimique, entraînant une hyperactivité excitatrice et des symptômes de sevrage parfois sévères

 Le délirium tremens, forme grave d’encéphalopathie alcoolique, survient souvent dans les 48 à 72 heures suivant l'arrêt de l'alcool et nécessite une prise en charge rapide

 Le traitement préventif par benzodiazépines et éventuellement des bêta-bloquants est essentiel pour limiter les complications du sevrage alcoolique, en particulier les crises d’agitations et troubles cardiovasculaires

Les sources de l'article
https://www.sfmu.org

Les sources de l'image :
 https://fr.wikipedia.org

Date de dernière mise à jour : 16/01/2025

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