Exemple : Entorse bénigne de cheville : Le traitement privilégié est l’immobilisation fonctionnelle par attelle souple ou semi-rigide. La marche reste possible mais sécurisée par le maintien de l’articulation dans des amplitudes non douloureuses. Cela permet une reprise immédiate de la marche, limitant l’enraidissement et les complications thromboemboliques. Ce traitement est souvent complété par une prescription de kinésithérapie précoce.
Le traitement orthopédique
Le traitement orthopédique consiste à gérer la lésion sans recours à une intervention chirurgicale. Il repose sur des techniques d’immobilisation externe strictes, visant à stabiliser le segment lésé et à favoriser la cicatrisation naturelle des tissus ou des structures touchées (os, ligaments, tendons, etc.). C’est le traitement de choix pour les fractures stables des membres. Plusieurs matériaux sont possibles : plâtre, résine, orthèse rigide thermoformée ou non.
Principes du traitement orthopédique :
- Immobilisation stricte : Utilisation de dispositifs rigides pour empêcher tout mouvement de la zone traumatisée.
- Position fonctionnelle : Maintenir la zone lésée dans une position qui minimise les séquelles fonctionnelles.
- Contrôle de la douleur et de l’inflammation : Soulager les symptômes avec des médicaments ou des mesures externes : surélévation du membre traumatisé, mobilisation contrôlée des doigts ou orteils selon le type d’immobilisation et la douleur.
- Suivi radiologique : Vérifier l’évolution de la guérison, notamment pour les fractures, à intervalles réguliers.
Exemple : Fracture non déplacée de la base du 5ᵉ métatarse : Il est souvent proposé au patient une immobilisation stricte par résine ou plâtre cruro-pédieux en position neutre (angle jambe/pied à 90°). Le plâtre peut être fendu pour limiter le risque de syndrome des loges et de douleur sous plâtre. La marche n’est pas autorisée, ce qui impose l’utilisation de béquilles ou d’un fauteuil roulant, ainsi que l’administration quotidienne d’une anticoagulation préventive selon les facteurs de risque et l’âge. Un suivi radiologique est souvent proposé entre le 7ᵉ et le 10ᵉ jour, avec une consultation spécialisée de suivi. Après ablation du plâtre, une rééducation fonctionnelle est généralement recommandée pour lutter contre l’enraidissement lié à l’immobilisation prolongée.
Le traitement chirurgical
Le traitement chirurgical consiste à intervenir de manière invasive pour réparer ou stabiliser une lésion lorsque les approches non chirurgicales (orthopédiques ou fonctionnelles) ne sont pas suffisantes ou adaptées. Il est utilisé pour traiter des blessures complexes, instables ou à risque de complications, comme les fractures déplacées, les ruptures ligamentaires graves ou les lésions vasculaires associées.
Principes du traitement chirurgical :
- Réduction : Réalignement des structures lésées, comme les fragments osseux ou les tendons.
- Fixation interne : Stabilisation par des plaques, vis, clous ou broches.
- Réparation tissulaire : Suture ou reconstruction des ligaments, tendons ou muscles.
- Préservation des fonctions : Limitation des séquelles fonctionnelles par une intervention adaptée.
Exemple : Fractures bi-malléolaires de la cheville : Ces fractures nécessitent une chirurgie rapide, parfois immédiate, pour permettre une bonne cicatrisation et prévenir des complications neurovasculaires. Après la chirurgie, le patient bénéficie d’un traitement orthopédique par immobilisation stricte prolongée, puis d’un traitement fonctionnel avec rééducation souvent prolongée.
Choix du traitement
Le choix du traitement dépend principalement du type et de la gravité de l’atteinte, mais l’articulation concernée joue également un rôle. Par exemple :
- Une fracture non déplacée de la tête radiale (type Mason 1) peut être traitée par un traitement fonctionnel ; une attelle souple pour conserver une mobilité raisonnée et limiter l’enraidissement, réduisant ainsi la durée de rééducation sans compromettre la guérison.
- Les fractures du tiers supérieur de l’humérus ou de la clavicule, en raison de leur localisation anatomique, ne peuvent pas bénéficier d’une immobilisation rigide. Un traitement fonctionnel est souvent prescrit en l’absence d’indication chirurgicale.
- Une entorse grave avec lésion de la syndesmose et/ou du ligament tibio-fibulaire antéro-inférieur (L.T.F.A.I.) nécessitera un traitement orthopédique, avec une immobilisation rigide et un appui interdit, même en l'absence de fracture.