Dans certains cas, une première pathologie perturbe le fonctionnement physiologique de l’organisme et génère le dérèglement. Certaines formes de cancer, des pathologie hématologiques (leucémies, anémie chronique…), une insuffisance rénale ou certaines formes de diabète, peuvent causer le dérèglement de la transformation en acide urique et générer les symptômes de la goutte. Sur ce même principe, la prise de médicaments, comme les diurétiques, peuvent favoriser le développement de la goutte. De manière circonstancielle, le jeûne, la déshydratation ou la consommation aigüe d’alcool, peuvent être des éléments favorisants.
Lorsque l’acide urique est présent en trop grande quantité, il s’agglutine et peut même former des cristaux : c’est la crise de goutte. La douleur commence généralement la nuit, provoquant le réveil de la personne. La douleur est souvent pulsatile et grandissante jusqu’à devenir insoutenable. La sensation est plus importante la nuit que le jour, retardant souvent l’endormissement. Dans certains cas, un choc direct même de faible intensité à favorisé le déclenchement. Classiquement, c’est l’articulation de l’hallux (gros orteil du pied) qui est douloureux, mais le siège de la douleur peut également être le genou, le coude ou encore les doigts. Au stade ultime de la crise la douleur devient invalidante et le moindre effleurage est impossible, provoquant une douleur paroxystique.
La prise en charge repose sur un traitement symptomatique par anti-inflammatoire, généralement par la colchicine. En l’absence de traitement, des dépôts de cristaux peuvent se former au niveau des articulations, comme une «goutte» tombée sur l’orteil, telle qu’elle a été décrite par les premiers médecins et qui a donné le nom à cette pathologie aujourd’hui. La réussite de traitement conduit à la disparition de la douleur. L’intervalle de temps entre deux crises est très variable, plusieurs années peuvent s’écouler entre la crise primitive et la première récidive. Toutefois, le délai entre deux crises tend à diminuer assez rapidement, jusqu’à ce que la douleur devienne quasi constante, la maladie a pris une forme chronique et plusieurs articulations peuvent être atteintes…
Le diagnostic d’une crise de goutte aux urgences peut être assez évident, devant un tableau clinique typique d’une douleur isolée de l’hallux chez un patient , mais reste un diagnostic relativement présomptif tant la multitude d’autres causes ne peuvent pas êtes écartées. Notons une dernière information qui renforce la difficulté du diagnostic, le taux d’acide urique n’augmente pas forcément de manière très significative lors de la crise de goutte. La goutte fait partie des pathologies qui ne sont pas encore totalement maitrisées par la science et fait encore l’objet de nombreux travaux de recherche.
