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Il existe 7 A.C.S.O.S.

La compréhension d’un problème tel que les A.C.S.O.S. demande dès le départ une bonne connaissance de l’anatomie et de la physiologie. En effet, le problème résulte d’un mélange de traumatologie, de neurologie et de métabolisme.

Le cerveau est constitué d’un ensemble de cellules : les neurones. Pour fonctionner de manière optimale, ces neurones doivent en permanence être alimenté avec deux ressources principales : l’oxygène et le glucose. Pour cela, les neurones bénéficient en permanence d’un apport sanguin suffisant, devant s’adapter à l’augmentation ou à la diminution de ces besoins (oxygène et glucose). Lorsque la boite crânienne subit une agression, des modifications physiologiques apparaissent et certains facteurs changent. L’agression peut être atraumatique ou spontanée, l’exemple le plus significatif étant l’accident vasculaire cérébral, ou traumatique, généralement par choc direct.

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Comme il n’y a pas d’espace vide dans la boite crânienne, l’ensemble de l’espace est forcément occupé par l’un des trois constituants : parenchyme, sang ou L.C.R.. Si une autre masse ou «un autre constituant» arrive, par exemple un hématome à la suite d’un choc, une tumeur ou un œdème cérébral, l’ensemble de départ est alors mis sous pression, la pression intracrânienne augmente. A terme, l’un des constituants sera obligé de sortir. Le L.C.R. est le premier à quitter la boite crânienne, en direction de la moelle épinière, générant des conséquences périphériques. D’autres paramètres d’origine systémique (extra neurologiques) peuvent entraîner une conséquence intra crânienne. Il faut donc les prendre en compte pour limiter leurs conséquences : ce sont les Agressions Cérébrales Secondaire d’Origine Systémique (A.C.S.O.S.).

Il existe sept agressions différentes, surnommées A.C.S.O.S., qui exercent une influence sur le cerveau. Elles sont reliées entre elles par des liens de cause à effet. Leurs maitrises sont donc liées les unes entres elles, et demande un suivi minutieux. On peut résumer leur prise en charge en deux temps : un temps préhospitalier qui consiste à limiter les effets potentiellement délétères («limiter la casse»), et une prise en charge réanimatoire qui permet une approche plus précise grâce aux différentes mesures et surveillance. Cela permet une prise en charge optimale.

Pour chaque A.C.S.O.S., nous proposons de les orienter en fonction de trois perspectives : le danger, qui illustre la situation la plus dramatique pour la personne. L’objectif : qui sert de guide pour arriver à une situation idéale. Les actions possibles, qui permettent de lier les actions à entreprendre avec la prise en charge, et ainsi donner du sens à l’action de secours.

 

Problématique

 Danger

Objectif

 Actions possibles

L’hypotension artérielle

Une pression artérielle systolique insuffisante (< 90 mmHg) peut engendrer de l’ischémie cérébrale

Préhospitalier : P.A.S. > 110 mmHg
En réanimation : Pression de perfusion cérébrale entre 60 et 70 mmHg

Amines vasoactives et remplissage vasculaire
Cathéter artériel dès que possible.

 L’hypoxie

PaO2 < 60 mmHg

SpO2 > 90 % ou PaO2 > 60 mmHg

Oxygène (aux lunettes ou au masque) devant tout cas de T.C.
Intubation orotrachéale dès que nécessaire

Ventilation mécanique et gazométrie pluriquotidienne

Monitorage de l’oxygénation cérébrale (SvjO2 et Pti02)

L’hypocapnie et hypercapnie

PaCO2 < 30 mmHg

PaCO2 35-40 mmHg
Et EtCO2 à 30 – 35 mmHg

Intubation orotrachéale dès que nécessaire – Contrôle EtCO2
Ventilation mécanique et gazométrie pluriquotidienne

L’anémie

Hb < 9 g/dL

Hb > 10 g/dL

Stopper toute hémorragie extra-crânienne
Contrôle régulier du taux d’hémoglobine +/- N.F.P.

Transfusion de C.G.R. si besoin

L’hypoglycémie et hyperglycémie

 Hypoglycémie < 4,5 mmol/L ou 0,80 g/L

Glycémie comprise entre 6 et 10 mmol/L ou 1,10 et 1,80 g/L

Glycémie capillaire et ionogrammes sanguins réguliers

L’hyponatrémie

Variation rapide et importante de la natrémie

Natrémie entre 135 et 145 mmol/L

Eviter les solutions hyperosmolaires
Ionogrammes sanguins réguliers

L’hyperthermie

Température > 38,4 °C

Température centrale entre 35 et 37°C

Lutte contre les hyperthermies :
Paracétamol si besoin +/- antibiothérapie

Refroidissement externe

Surveillance de la température centrale

 

Pour plus d'informations, vous pouvez consulter les bulletins sur les A.C.S.O.S. Partie 1 et Partie 2

Lorsque le crâne subit un second traumatisme avant qu'il ne soit complètement rétablit, il existe un risque de syndrome de second impact.

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 Lorsque le cerveau a été agressé, il faut tenir compte des 7 A.C.S.O.S.

 Les A.C.S.O.S. sont à prendre en compte en cas d'agression traumatique (T.C.) ou atraumatique

Les Sources de l'article
Dr BURNOL Laëtitia / FAVEYRIAL Angélique : Agression Cérébrales Secondaires d’Origine Systémique (2017 – C.H.U. de Saint Etienne)
Norman E McSwain et al. : P.H.T.L.S. – 4e édition (N.A.E.M.T. – Ed. MASSON)

Date de dernière mise à jour : 29/03/2024

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