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Contentions = sédation

Les contentions sont un dispositif de privation physique de liberté à l’aide de sangles de tissus. Elles sont principalement utilisées dans les services de psychiatrie et d’urgences. Elles sont utilisées pour les patients qui présentent une agitation psychomotrice intense, avec un risque d’auto ou hétéro agressivité. Selon les règles de bonnes pratiques, leur utilisation n’est indiquée que lorsque toutes les stratégies alternatives (traitement médicamenteux, entretien thérapeutique…) ont échouées ou ne sont pas indiquées. En aucun cas, elles ne doivent être une solution de facilité, ou une réponse à un mode de prise en charge dégradé.

D’un point de vue technique, il existe plusieurs types de sangles de contentions. Certaines sangles sont destinées à être fixée sur le support (lit, brancard…) et d’autres servent à être disposées sur le patient. Les sangles se verrouillent à l’aide d’accessoires : des clous (longue tige ronde ou hexagonale), sur laquelle vient se clipper un plot (aimant rond). Le plot se déverrouille à l’aide d’un aimant, qui viendra le dépolariser, et écarter les languettes de métal qui étaient verrouillées jusque-là.

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La mise en place demande une (in)formation préalable, et un entrainement régulier, pour limiter le risque d’erreur dans la pose et des éventuelles conséquences. L’expérience de se retrouver contentionné lors d’une formation est très formatrice, pour percevoir les limitations d’autonomie et pour mieux comprendre le ressenti des personnes contentionnées. D’autres dispositifs aménagés sont parfois utilisés dans les prises en charge des personnes âgées.

La mise en contention d’un patient comporte des risques. D’une part pour le personnel qui la réalise, si le contexte est violent, d’autre part pour le patient. Pour être conforme aux règles de bonne pratique, les contentions doivent être sécurisées sur 5 points. Généralement, les patients sont contentionnés aux 4 membres et au niveau ventral. Des sangles d’épaules ou complémentaires peuvent être posées si le risque le justifie.

Une fois contentionné, l’équipe soignante doit être vigilante sur plusieurs points :

  • Surveillance du patient qui se voit privé de liberté et qui se retrouve vulnérable à son environnement. En service psychiatrique, la contention se fait dans une pièce dédiée (chambre d'isolement, chambre de soins intensifs). Cette mesure est plus compliquée voire impossible en service d’urgence.
  • Assistance du patient dans la réalisation de ses soins quotidiens. Un patient contentionné ne peut plus assurer ses besoins d’hygiène et doit être assisté (basin, urinal…)
  • Surveillance des conséquences de l’alitement prolongé. Une contention au lit de manière prolongée nécessite une surveillance des effets occasionnés : risque thromboembolique (comme pour les immobilisations partielles), risque de constipation, risque d’atteinte d’intégrité de la peau (escarre…), risque d’atteinte musculosquelettique en cas de mauvais maintien ou d’erreur de préhension lors de la pose, ou lors d’un coincement d’une extrémité dans les sangles.
  • Surveillance du risque d’accident ou de geste auto agressif. Une mauvaise mise en contention peut comporter des risques d’écrasement des voies respiratoires et une asphyxie partielle (les asphyxies totales sont repérées rapidement pendant la pose). Dans un contexte d’autoagression, un risque d’asphyxie mécanique est possible et à surveiller.
  • La mise en placement du patient : Toute mise en contention équivaut à une privation de liberté. En plus de prévenir le législateur de privation de liberté, une mise en placement s'impose. En psychiatrie, il existe 5 modes d'hospitalisation différents. 

Toute mise en contention demande la disponibilité immédiate d’un matériel permettant la levée des sangles en cas de risque urgent (urgence vitale, incendie…).

La contention physique est un soin qui est généralement mal vécue par le patient. Outre l’accroissement de l’agressivité en phase d’agitation aigüe, la privation de liberté et le besoin d’être contenu dans son enveloppe corporelle doit être renforcé par un traitement médicamenteux. Les règles de bonnes pratiques recommandent donc de coupler la contention physique avec une sédation. Le traitement repose généralement sur l’association de deux médicaments : la Loxapine, un antipsychotique aux vertus sédatives puissante et le Clonazépam, une benzodiazépine (qui possède 5 modes d’actions). Ce traitement combiné peut soit être ingéré, si le patient est compliant à la prise, soit être injecté en intra-musculaire. (Rappelons toutefois, que pour autant tout ce qui est injectable n’est pas buvable). De plus en plus, la voie d'administration intra-nasale est utilisée car elle est plus confortable que la voe orale et plus facile que la voie intra-musculaire. 

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 Les contentions physiques ne s’utilisent qu’en dernier recours, lorsque les autres stratégies thérapeutiques ont échoué ou ne sont pas indiquées.

 Une mise en contention demande une attention accrue et comporte des risques qu’il faut surveiller

 Toute contention physique doit être accompagnée d’une sédation chimique

Les sources de l'image :
https://www.lejdd.fr

Date de dernière mise à jour : 10/06/2024

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